Artiste de Montpellier
Noëlla Pelletier-Lévesque célèbre ses 45 ans de carrière : « Ma boîte à souvenirs déborde »
La peintre Noëlla Pelletier-Lévesque, octogénaire au tempérament d’airain, a entamé une carrière d’artiste pluridisciplinaire, voilà 45 ans en arrière, après un travail de maman à plein temps. C’est l’occasion, pour cette Gaspésienne d’origine, de feuilleter les pages d’une vie bien remplie et de songer aux pages restantes à écrire. Questions-réponses avec l’artiste.
Vous avez eu 4 enfants. Peut-on dire qu’à partir de l’âge de 40 ans, vous vous êtes émancipée et épanouie ?
C’est exact. Mes enfants et moi avons ouvert grand nos ailes. Je me métamorphosais et réalisais mes rêves artistiques comme un papillon. Malgré les nuages gris derrière mon cercle des couleurs à découvrir.
De quelle manière allez-vous célébrer vos 45 ans de carrière ?
Je célèbre présentement en fouillant dans ma boîte à souvenirs bons ou mauvais. Elle déborde. Je vais en remplir une autre à partir de maintenant. En répondant à vos questions, je revis mon passé et m’accroche au temps qui passe vite avec l’âge pour continuer ainsi à vivre mon histoire, mon destin…
Qu’est-ce que vous apporte la photographie, un art plutôt instantané ?
La photo est la continuité, le complément de mon expérience en tant que peintre en art visuel. Cadrer et chercher le centre d’intérêt dans un paysage par exemple. Mes sens artistiques se sont développés avec la pratique. Ce que tu aimes faire dans la vie pour la combler, il faut s’en servir. C’est la philosophe qui parle !
Pourriez-vous nous en dire plus sur votre récent prix obtenu au 51e gala reconnaissance de la CLP pour « dévouement, enthousiasme, et travail acharné » ?
La Municipalité de Montpellier me connaît bien. Les responsables du gala de la CLP demandaient des noms représentatifs du milieu en tant que personnes reconnues pour leur implication positive dans la société. Depuis mon arrivée en Petite Nation (1980) je me suis impliquée beaucoup.
Comment avez-vous appris la technique du faux vitrail ?
J’aime explorer d’autres médiums. Une dame d’expérience dans le faux-vitrail m’a servi d’initiatrice. Le faux-vitrail, c’est un support sur vitre pour peindre autrement.
Quelqu’un vous a-t-il donné envie de peindre, avant même de suivre des cours de peinture ?
Le plus humble, le plus démuni et le moins reconnu à la fin de sa vie : Marc-Aurèle-Fortin, un incroyable Québécois surnommé « le cycliste peintre ». Il a été reconnu après son décès (1970).
Pendant mes cours, j’ai eu Louis Boekhout (1919-2012). Homme exceptionnel. Artiste peintre professionnel aux mille talents et aux toiles poétiques. Lumineuses, ses œuvres me touchaient, car j’adore l’histoire quelles racontaient. Simplement tout en douceur. Psychologue et philosophe. Bon raconteur, humoriste itou ! Quand il parlait, les gens se taisaient pour mieux l’écouter. Quelle chance d’avoir croisé un tel être sur son chemin ! Tous ces éloges, il les mérite.
Que pensez-vous de la lecture actuelle du comportement controversé de Pablo Picasso avec les femmes (Françoise Gillot, sa dernière épouse, s’est éteinte en juin dernier à l’âge de 101 ans à New York) ?
Séparer le vrai du faux. Chacun a sa façon de définir ses goûts, ses critères. Parfois, un artiste génial ne sortira jamais de l’obscurité malgré ses talents. J’accepterais volontiers l’une de ses œuvres en cadeau pour essayer de le comprendre.
Quels projets avez-vous pour les années à venir ?
Un jour à la fois comme dit la chanson. Continuer à peindre, à créer avant tout. Mon désir le plus cher : célébrer mes 50 ans de vie artistique. Grappiller mes textes et mes poèmes accumulés avant les 5 prochaines années. Ultime souhait : conserver ma mémoire et ma santé.
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